J'ai lu avec grand intérêt le dossier eCommerce paru dans l'édition du Mardi 12 Avril des Echos Quotidien. Plusieurs personnes m'avaient conseillé de le lire tant, semble-t-il, il était complet et apportait un éclairage sur le développement actuel du eCommerce au Maroc.
Je me suis plus particulièrement intéressé au dernier article ("le pari du mobile") relatif au paiement électronique via mobile. D'après ce que j'ai compris, les services de paiement par mobile au Maroc (Mobicash & Mobile Banking) sont plutot "brandés" et orientés vers :
- "virements internationaux" (ah ces MRE, la vache à lait du royaume...)
- paiements auprès des commerçants
- dépôt et retrait d'argent aux agences IAM.
Cependant, il me semble que, au-delà de son usage quotidien In Real Life, le développement du paiement par mobile jouera un rôle essentiel dans le décollage du eBusiness au Maroc. Pourquoi ce service n'a-t-il pas été orienté vers le paiement online ? Je comprends bien que l'objectif est ailleurs pour les opérateurs téléphoniques (atteindre le segment des personnes non-bancarisées). Mais vu que la technologie existe déjà, pourquoi ne pas attaquer également le segment du paiement pour les services en ligne ?
Les principaux acteurs du secteur internet marocain y gagneraient : cette opportunité leur permettrait d'aggrandir leur base clientèle en offrant un moyen de paiement alternatif aux personnes gênées par l'idée de payer en ligne par CB.
Mais celà n'est rien en comparaison avec le mode opératoire désastreux qui a été mis en place.
D'un coté, IAM lance MobiCash en partenariat avec les banques BP & AWB.
De l'autre, Meditel lance Mobile Banking en partenariat avec BMCE Bank.
Du côté client : Mobicash ne peut être utilisé que par les clients IAM & Mobile Banking ne peut être utilisé que par les clients Meditel.
Du côté des commerçants : pour offrir ces modalités de paiement à ses clients, un commerçant sera obligé de s'inscrire aux 2 services! Donc 2 comptes à suivre et gérer! Il ne peut pas favoriser l'offre d'un opérateur (disons IAM) au risque de se priver de la clientèle de l'autre opérateur (Meditel).
--> Pourquoi n'y a-t-il pas eut une entente entre les 3 opérateurs pour offrir un service de paiement par mobile disponibles pour l'ensemble de leurs clients ainsi qu'aux commerçants? L'impact médiatique et le potentiel de succès aurait été plus élevé!
La conséquence est qu'on retombe dans l'histoire de l'oeuf et la poule : les commerçants attendent qu'un nombre élevé de clients souscrive au service pour l'adopter, tandis que les clients ne voient pas le besoin de souscrire à ce service vu que les commerçants ne le proposent pas comme modalité de paiement.
En outre, l'appétit "gargantuesque" des opérateurs peut être remis en cause : "10 à 30 dhs pour une opération de retrait d'argent et 5 dhs pour les retraits" chez IAM !!!!!!!!!
Si le paiement par mobile s'est vulgarisé dans bon nombre de pays en voie de développement (nottament en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud), c'est parcequ'il est rentré dans les habitudes des citoyens en facilitant des transactions de montants assez faibles. Dès lors, des frais aussi élevés ne pourront que freiner la diffusion de ce service en rendant son usage impossible lors des transactions les plus courantes.
Finalement, on voit bien ici que le mode opératoire choisi rend la diffusion du paiement par mobile difficile. Il montre surtout la mentalité des opérateurs téléphoniques : loin de chercher à vulgariser ce moyen de paiement et en faire un levier de croissance pour le commerce (online & offline) au Maroc, l'outil est plûtot vu comme un moyen d'accroitre sa propre base clientèle. Il est utilisé comme un outil marketing au service de la croissance et du gain de parts de marché.
Mais peut-être que je me trompe et que l'erreur se situe plus en amont, au niveau de l'autorité qui devrait réguler le secteur des Télécoms, à savoir l'ANRT. D'ailleurs, cette dernière ainsi que les 3 opérateurs téléphoniques ont été la cible d'une campagne fort critique menée par plusieurs bloggueurs marocains.
A titre de comparaison, pas très loin de chez nous, en France, les opérateurs téléphoniques (SFR,Orange et Bouygues) ont fait les choses diféremment. Ils ont lancé Buyster, un service de paiement par mobile qui est : 1/ orienté ecommerce. 2/ fruit d'une alliance entre les 3 acteurs du marché. 3/ facile à implémenter par les commerçants.
En gros, c'est exactement l'inverse de ce qui a été fait au Maroc !
Le paiement par mobile est un crénau porteur (taux de pénétration du mobile supérieur à 85% au Maroc), avec un potentiel d'innovation et de revenus insoupçonnés. Au-delà de nos frontières, des innovations ne cessent d'apparaitre : Cf Square (projet réalisé par le fondateur de Twitter) ou ReplyBuy (avec des fondateurs de Youtube dans le tour de table). Pendant ce temps, au Maroc, le secteur reste englué dans les gueguerres commerciales et la mauvaise plannification.
Source : http://ynim.posterous.com/les-echos-quotidien-dossier-ecommerce
Je me suis plus particulièrement intéressé au dernier article ("le pari du mobile") relatif au paiement électronique via mobile. D'après ce que j'ai compris, les services de paiement par mobile au Maroc (Mobicash & Mobile Banking) sont plutot "brandés" et orientés vers :
- "virements internationaux" (ah ces MRE, la vache à lait du royaume...)
- paiements auprès des commerçants
- dépôt et retrait d'argent aux agences IAM.
Cependant, il me semble que, au-delà de son usage quotidien In Real Life, le développement du paiement par mobile jouera un rôle essentiel dans le décollage du eBusiness au Maroc. Pourquoi ce service n'a-t-il pas été orienté vers le paiement online ? Je comprends bien que l'objectif est ailleurs pour les opérateurs téléphoniques (atteindre le segment des personnes non-bancarisées). Mais vu que la technologie existe déjà, pourquoi ne pas attaquer également le segment du paiement pour les services en ligne ?
Les principaux acteurs du secteur internet marocain y gagneraient : cette opportunité leur permettrait d'aggrandir leur base clientèle en offrant un moyen de paiement alternatif aux personnes gênées par l'idée de payer en ligne par CB.
Mais celà n'est rien en comparaison avec le mode opératoire désastreux qui a été mis en place.
D'un coté, IAM lance MobiCash en partenariat avec les banques BP & AWB.
De l'autre, Meditel lance Mobile Banking en partenariat avec BMCE Bank.
Du côté client : Mobicash ne peut être utilisé que par les clients IAM & Mobile Banking ne peut être utilisé que par les clients Meditel.
Du côté des commerçants : pour offrir ces modalités de paiement à ses clients, un commerçant sera obligé de s'inscrire aux 2 services! Donc 2 comptes à suivre et gérer! Il ne peut pas favoriser l'offre d'un opérateur (disons IAM) au risque de se priver de la clientèle de l'autre opérateur (Meditel).
--> Pourquoi n'y a-t-il pas eut une entente entre les 3 opérateurs pour offrir un service de paiement par mobile disponibles pour l'ensemble de leurs clients ainsi qu'aux commerçants? L'impact médiatique et le potentiel de succès aurait été plus élevé!
La conséquence est qu'on retombe dans l'histoire de l'oeuf et la poule : les commerçants attendent qu'un nombre élevé de clients souscrive au service pour l'adopter, tandis que les clients ne voient pas le besoin de souscrire à ce service vu que les commerçants ne le proposent pas comme modalité de paiement.
En outre, l'appétit "gargantuesque" des opérateurs peut être remis en cause : "10 à 30 dhs pour une opération de retrait d'argent et 5 dhs pour les retraits" chez IAM !!!!!!!!!
Si le paiement par mobile s'est vulgarisé dans bon nombre de pays en voie de développement (nottament en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud), c'est parcequ'il est rentré dans les habitudes des citoyens en facilitant des transactions de montants assez faibles. Dès lors, des frais aussi élevés ne pourront que freiner la diffusion de ce service en rendant son usage impossible lors des transactions les plus courantes.
Finalement, on voit bien ici que le mode opératoire choisi rend la diffusion du paiement par mobile difficile. Il montre surtout la mentalité des opérateurs téléphoniques : loin de chercher à vulgariser ce moyen de paiement et en faire un levier de croissance pour le commerce (online & offline) au Maroc, l'outil est plûtot vu comme un moyen d'accroitre sa propre base clientèle. Il est utilisé comme un outil marketing au service de la croissance et du gain de parts de marché.
Mais peut-être que je me trompe et que l'erreur se situe plus en amont, au niveau de l'autorité qui devrait réguler le secteur des Télécoms, à savoir l'ANRT. D'ailleurs, cette dernière ainsi que les 3 opérateurs téléphoniques ont été la cible d'une campagne fort critique menée par plusieurs bloggueurs marocains.
A titre de comparaison, pas très loin de chez nous, en France, les opérateurs téléphoniques (SFR,Orange et Bouygues) ont fait les choses diféremment. Ils ont lancé Buyster, un service de paiement par mobile qui est : 1/ orienté ecommerce. 2/ fruit d'une alliance entre les 3 acteurs du marché. 3/ facile à implémenter par les commerçants.
En gros, c'est exactement l'inverse de ce qui a été fait au Maroc !
Le paiement par mobile est un crénau porteur (taux de pénétration du mobile supérieur à 85% au Maroc), avec un potentiel d'innovation et de revenus insoupçonnés. Au-delà de nos frontières, des innovations ne cessent d'apparaitre : Cf Square (projet réalisé par le fondateur de Twitter) ou ReplyBuy (avec des fondateurs de Youtube dans le tour de table). Pendant ce temps, au Maroc, le secteur reste englué dans les gueguerres commerciales et la mauvaise plannification.
Source : http://ynim.posterous.com/les-echos-quotidien-dossier-ecommerce
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